1950
  L’année où tout a commencé. Après avoir travaillé comme vendeur, livreur et même barman à ses heures, Bernard «Ben» Dubé ouvrit son propre restaurant, à l’âge de 19 ans, pour satisfaire son amour du public et des patates ! Dans une roulotte accrochée à son camion, Ben faisait les aller-retour de chez lui jusqu’au coin de la rue Centre et Principale jour et soir pour faire déguster ses patates à tous.
1963

 

En 1963, vint un peu plus de stabilité. La cantine déménagea ses portes dans le parc Pelletier, qui se trouve aujourd’hui en face de l’emplacement actuel du mythique restaurant. Habitant la rue derrière le parc, il lui était dorénavant un peu plus facile de concilier famille et travail, en plus d’avoir une plus courte distance pour transporter sa roulotte du parc à la maison.

Même si le travail prenait la majeure partie de son temps, il fonda une famille de cinq enfants, dont deux garçons qui finiront par suivre ses traces. Lorsqu’il regarda derrière lui, Ben Dubé n’émit qu’un seul regret. « Je n’ai pas vu grandir mes enfants, disait-il. C’était toujours travail, travail, travail… Sept jours sur sept! »

1970

 

Granby changeant quelques règlements, Ben Dubé n’eut d’autre choix que de se plier aux exigences de sa ville natale. L’eau courante et les égoûts étant obligatoires, il déménagea sa cantine au 599, Principale, juste de l’autre côté de la rue où il se trouvait. Le solage coulé, la cantine mobile fut déposée sur place et devint, à partir de ce jour, un bâtiment fixe. Aucune place assise, avec seulement un comptoir-lunch, la place semblait parfaite pour l’époque, puisque la mode était de manger assis tranquille dans sa voiture.

C’est d’ailleurs au début de 1970 que le fameux slogan « Chez Ben on s’bour la bédaine » vint au monde. Un jeune garçon qui était à la fois un client assidu et une personne ayant les yeux plus grands que la panse s’arrêta à la sortie du restaurant. Ben lui demanda comment était son dîner. Il prit une grande inspiration en se tenant le ventre et dit : « Chez Ben on s’bour la bédaine! »

1972

 

Après deux années un peu plus difficiles, Ben chercha un nouveau coup de génie. Les gens avaient l’habitude de descendre la rue Principale et d’aller à leur « pataterie » favorite qui était dans le parc, mais maintenant, plus rien. Ben se devait donc d’attirer leur regard de l’autre côté de la rue. Plusieurs croquis, un nombre d’heures incalculable de travail et une somme astronomique à l’époque de 6 700 $ plus tard est né ce méga Ben, de trente pieds de haut, rempli de néons, qui se nourrit d’un bon hot-dog jour et nuit.

L’idée fut un succès et remit la cantine sur les rails pour de bon. Ce n’est que 25 ans plus tard que Ben se rendit compte du si grand impact qu’eut l’enseigne pour son entreprise quand elle a été choisie pour faire la couverture du Mondial de la publicité à travers le monde. Une belle tape dans le dos pour quelqu’un que l’on traitait de fou à l’époque…

1986

 

Les années passèrent et le succès de la petite roulotte allait bon train. Assez pour devoir songer à un premier agrandissement. Ce dernier consista à ajouter une trentaine de places assises dans le restaurant. L’agrandissement fut très bien accueilli et les clients étaient plus qu’heureux de pouvoir dîner assis dans une belle place conviviale où régnaient la complicité et la bonne humeur.

1996

 

Après plusieurs année à travailler d’arrache-pied, le temps était maintenant venu pour Ben Dubé de confier les rênes de l’entreprise à ses deux fils pour profiter des belles années qui restaient devant lui. François Dubé et Bernard jr. Dubé devinrent donc les nouveaux propriétaires, sans toutefois ignorer Ben Dubé dans l’équation. Son amour des patates, mais surtout du public, le gardera derrière le comptoir à chacun de ses temps libres.

1998

 

L’année 98 était planifiée pour partir sur les chapeaux de roues pour les deux frères nouvellement propriétaires. Au menu : un agrandissement, un deuxième étage et deux terrasses. Toutefois, dame Nature avait d’autres plans… La fin de 1997 et le début de 1998 fut difficile pour plusieurs résidents de Granby et des environs avec La crise du verglas. Étant prête à affronter une telle situation, toute l’équipe de la cantine chez Ben se retroussa les manches et pu servir des repas chauds à bien des gens dépourvus d’électricité. La cantine devenait, l’instant de quelques heures, la place de réconfort où l’on pouvait oublier les problèmes et profiter d’une bonne poutine dans la chaleur et la bonne humeur contagieuses.

L’hiver et son lot d’ennuis derrière eux, les deux frères ainsi que leur père étaient prêts à faire face à un gros été. La cantine fraîchement revampée, arborant fièrement 72 places assises à intérieur et presque autant à l’extérieur, n’attendait que le beau temps. C’est à ce moment qu’une nouvelle autant inusitée qu’appréciée arriva. Au début de mai, l’immense bonhomme Ben illuminé fut appelé à faire le tour du monde, étant l’image principale du Mondial de la publicité de 1998. Et dire qu’à l’époque de son installation, Ben Sr Dubé avait essuyé son lot de critiques ayant été l’un des rares à avoir cru en son idée. Un peu plus de 25 ans plus tard, il n’était pas peu fier de son bonhomme qui représenterait dignement sa cantine et du même coup, sa ville!

2005

 

C’est au printemps 2005 que monsieur Bernard « Ben » Dubé baissa pavillon face à la maladie qu’il combattait depuis tant d’années. Ayant passé par plusieurs chemins pour finalement vivre de sa passion, Ben partit l’âme en paix, laissant dans le deuil son épouse, Lucille Dubé, ses 5 enfants, Lyne, François, Josée, Nathalie et Ben ainsi que ses 10 petits-enfants.

2012

 

La cantine ayant été invitée à quelques reprises pour participer au Festival de la poutine de Drummondville, ce fut seulement en 2012 que les astres s’alignèrent parfaitement. Avec un acharnement de la troisième génération (Jimmy Dubé) à vouloir participer et un excellent synchronisme dans les plans des deux frères Dubé, l’été 2012 fut la bonne. La bonne étant peu dire, puisqu’en plus de participer au festival, d’y avoir rencontré une multitude de gens formidables, d’avoir eu un plaisir fou à servir de la poutine au rythme de la musique effrénée, la Cantine Chez Ben on s’bour la bédaine fut déclarée grande championne avec la meilleure poutine au monde!

2013

 

Surfant sur le succès du Festival de la poutine 2012, les choses continuèrent d’aller bon train. Ce qui n’empêcha en rien la famille Dubé de toujours chercher à s’améliorer. Des plans de rénovations et d’agrandissements sont donc travaillés pour avoir plus de places assises dans une cantine rétro, mais toujours au goût du jour. De plus grandes terrasses, plus de places intérieures, plus de banquettes, de nouvelles salles de bain, en plus de l’air climatisé : quoi demander de mieux? La cantine qui arbore son look actuel depuis 2014 compte maintenant 130 places intérieures ainsi qu’une superbe terrasse pouvant en accueillir presque autant.

Durant la même période, soit fin 2013, la cantine retourna défendre son titre de meilleur « poutinier » au monde. Ce qui sera chose faite avec autant de succès et de plaisir que l’année précédente. L’équipe ramena la fourchette d’or à Granby pour une deuxième année consécutive!

2013

 

La cantine ayant été invitée à quelques reprises pour participer au Festival de la poutine de Drummondville, ce fut seulement en 2012 que les astres s’alignèrent parfaitement. Avec un acharnement de la troisième génération (Jimmy Dubé) à vouloir participer et un excellent synchronisme dans les plans des deux frères Dubé, l’été 2012 fut la bonne. La bonne étant peu dire, puisqu’en plus de participer au festival, d’y avoir rencontré une multitude de gens formidables, d’avoir eu un plaisir fou à servir de la poutine au rythme de la musique effrénée, la Cantine Chez Ben on s’bour la bédaine fut déclarée grande championne avec la meilleure poutine au monde!

2019

 

La cantine Chez Ben la bedaine a remporté la Fourchette d’or, au Festival de la poutine de Drummondville. La poutine granbyenne est ainsi récompensée pour une troisième fois depuis 2012 dans le cadre de ce festival honorant ce mets on ne peut plus québécois.